La période du régime anglais de 1762 à 1855

1762 : Le recensement de 1762 dénombre 50 personnes dans la seigneurie de Rivière-du-Loup. Quatre familles ont leur résidence sur le territoire actuel du Portage, soit celles de Jean Autin, François Lambert, Antoine Morin et Jean-Baptiste Bourgoin (EP, 52). C’est dire que Rivière-des-Caps, qui comptait déjà 16 propriétaires en 1754, s’est développée à peu près au même rythme que Rivière-du-Loup jusqu’à la Conquête. (PL, 111)

1763 : La veuve de Pierre Claverie, Marie-Anne Dupéré remariée à Nicolas-Antoine Dandane-Danseville de L’Étendard, vend la seigneurie de Verbois à James Murray, premier gouverneur anglais de Québec. (JO, 27)

1775 : Avec la guerre d’Indépendance des États-Unis, les liaisons postales entre Québec, Montréal et New York sont interrompues. Le portage du Témiscouata s’avère une voie de communication officielle des plus utiles entre les colonies maritimes, Québec et Londres. (PL, 104)

1781 : En mai, Henry Caldwell, militaire et homme d’affaires né en Irlande vers l’année 1735 et membre de l’état-major du général Wolfe lors de la prise de Québec en 1759, devient détenteur d’un bail à ferme de la seigneurie de Verbois, un privilège qu’il détiendra pendant 21 ans. (EP, 50)

1783 : Le gouverneur Haldimand décide de faire du chemin du Portage construit par les Français en 1746 une véritable route praticable douze mois par année. Le 13 juin, 197 hommes, dont 25 de Rivière-des-Caps, se mettent au travail, partant d’un point proche de l’ancien tracé du sentier, au cœur de la municipalité actuelle de Notre-Dame-du-Portage. Après 18 jours de travail, ils atteignent la rivière du Loup. Ils se font alors relayer par un autre contingent de 300 hommes qui œuvre jusqu’au 20 juillet. Pendant trois ans, soldats et miliciens se succèdent pour terminer le travail. (PL, 104-105)

1787 : La nouvelle voie élargie du chemin du Portage, mesurant de 22 à 24 pieds (6,7 à 7,3 mètres), avec des fossés de chaque côté, est enfin praticable par des voitures à cheval. Le géographe François-Joseph Bouchette, dans sa carte de 1832, désigne ce chemin comme le « chemin du Grand-Portage ». (PL, 105)

1791 : Le diocèse de Québec divise le territoire qui va de l’Islet-du-Portage jusqu’à l’extrémité est de Rivière-du-Loup en deux paroisses : Saint-André, qui comprend l’Islet-du-Portage et Rivière-des-Caps, tandis que Rivière-du-Loup hérite du reste du territoire. Le chemin du Portage constitue la ligne de démarcation entre les deux paroisses. Par cette décision, l’Église « s’autorise à gommer deux appellations civiles connues et utilisées depuis bientôt 70 ans : l’Islet-du-Portage et Rivière-des-Caps. Toutefois, le nom de Rivière-des-Caps va continuer d’être utilisé autant dans les documents officiels que dans les récits des voyageurs ». (PL, 114)

1798 : Toutes les terres allant de la rivière du Loup jusqu’au chemin du Lac sont maintenant concédées. (PL, 115)

1802 : Le 21 juin, vente de la seigneurie de Verbois par la succession de James Murray à Henry Caldwell, qui détenait un bail à ferme sur la seigneurie depuis 1781. (JO, 27)

1802 : Le 2 août, vente de la seigneurie Verbois par Henry Caldwell à Alexander Fraser, trafiquant de fourrures et deuxième fils du colonel Malcolm Fraser. Caldwell n’aura été le véritable propriétaire de la seigneurie que pendant 42 jours. Alexander Fraser viendra résider à Rivière-du-Loup vers 1806, après un séjour dans les Territoires du Nord-Ouest. (JO, 27-28)

1815 : L’arpenteur François-Joseph Bouchette fait état de l’existence d’une auberge à Rivière-des-Caps. Il s’agit de celle de madame Perron, au bas de la côte du Portage, à peu de distance du point d’arrivée du chemin du Grand-Portage. (PL, 122 et 244-245)

1825 : Le long du chemin du Lac, 50 lots sont déjà concédés, occupés par un nombre important de personnes qui auront bientôt leur mot à dire dans les affaires de la paroisse. Sur tout le territoire actuel de Notre-Dame-du-Portage, les métiers continuent de se développer. D’ailleurs, dans le secteur de Rivières-des-Caps, dès la fin du régime français, on trouve déjà des artisans, charpentiers, menuisiers, maçons, fondeurs d’ustensiles, forgerons, scieurs de long. Il y a même un chantier maritime actif pendant longtemps ; on y construit des goélettes à voiles destinées au transport commercial entre la région et Québec. (LS, 21)

1826 : Joseph Boucher est le forgeron du Portage. Il succède à Éloi Dion (Hion). Plusieurs autres suivront, dont François Marquis (1840), Jean-Baptiste Caron, Benjamin Michaud, Isaïe Michaud, Oméril et Adjutor Michaud, Théophile Pelletier et son fils Louis-Étienne et, le dernier, Roger Dickner. (AB, 48)

1846 : Le 6 mars, trois résidents du Chemin-du-Lac, Jean-Baptiste Caron, Jean-Marie Leclerc et Élie Michaud, sont les premiers à demander à l’archevêque de Québec, Mgr Joseph Sinaï, la formation d’une paroisse entre celles de Saint-André et de Rivière-du-Loup. (EP, 81)

1848 : Le 19 janvier, une nouvelle démarche dans le même sens est effectuée auprès du secrétaire de l’archevêque, l’abbé Charles-Félix Cazeau, par 18 signataires. La demande restera en panne pendant encore sept ans. (EP, 81-82)

1854 : Le 29 octobre, l’abbé Narcisse Beaubien, curé de Rivière-du-Loup, écrit à Mgr Charles-Eugène Baillargeon, évêque de Québec, le suppliant de créer une nouvelle paroisse entre celles de Saint-André et de Rivière-du-Loup, afin de mettre fin aux nombreuses insatisfactions des pratiquants concernant la localisation des églises et leur zone de desserte. L’abbé affirme : « La très grande majorité […] reviendra à ses devoirs religieux ; autrement, Monseigneur, je ne puis m’attendre […] qu’à voir un bon nombre ne plus aller à l’église, et cela peut-être pour longtemps.» (EP, 82-83)

1855 : Le 27 février, l’abbé Beaubien, ayant reçu l’approbation de principe pour la création d’une nouvelle paroisse, confirme à l’évêque qu’il va donner suite à sa requête de procéder à la « marcation » d’une église au Portage et demande à son supérieur d’envoyer les avis pour les publier « dès dimanche prochain, pour ensuite tirer le bois nécessaire ». L’abbé reçoit les deux avis et les affiche les 11 et 18 mars. On convoque une assemblée chez Benjamin Michaud, le 22 mars, à 9 h. Une vigoureuse opposition de la part des habitants de Saint-Patrice (comprendre ceux de l’anse du Portage) et de ceux de Saint-André (comprendre ceux de Rivière-des-Caps) se manifeste quant à l’endroit où sera située l’église projetée. Malgré tout, le projet va de l’avant. (EP, 84-89)

1855 : Le 30 mai, l’évêque charge l’abbé Beaubien de construire une chapelle provisoire au Portage, pour être placée sous le vocable de l’Immaculée-Conception de la Vierge Marie (dont le dogme vient d’être proclamée le 8 décembre 1854). Cette désignation de l’évêque, combinée à la présence sur le territoire du chemin du Portage (ou « chemin du Grand-Portage » selon Bouchette), est à l’origine du nom de la paroisse et de la municipalité de Notre-Dame-du-Portage. (EP, 93)

1855 : Le 1er novembre, la première messe est célébrée à Notre-Dame-du-Portage par l’abbé Narcisse Beaubien, dans une chapelle servant de lieu de culte jusqu’en octobre 1861. Cette chapelle sera ensuite transformée en presbytère. (EP, 93)

1855 : Le 11 décembre, l’abbé Léon Roy, curé de Trois-Pistoles, bénit solennellement la première cloche, pesant 450 livres (204 kg), sous les prénoms de Marie-Anne-Octave. (EP, 90)

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