Les premiers cents ans de la municipalité (1856-1956)

1856 : Le 19 juillet, émission à Toronto des lettres patentes de la municipalité par le Gouverneur général, Sir Edmund Head, au nom de sa Majesté la Reine Victoria, alors que Georges-Étienne Cartier est « Attorney General ». Ces lettres patentes sont publiées en anglais seulement, dans « The Canada Gazette », le 26 juillet, Benjamin Michaud devient le premier maire de Notre-Dame-du-Portage.

1856 : Le 1er septembre, Benjamin Michaud devient le premier maître de poste dans la municipalité. (AB, 69)

1857 : Le 1er mars, une réunion se tient pour demander l’autorisation de s’assembler pour nommer les syndics devant diriger la construction de l’église, de la sacristie et du presbytère. La demande est entérinée le 1er mai suivant par le premier desservant de la paroisse, l’abbé Joseph-Elzéar Michaud. (EP, 94-96)

1857 : Le 27 juillet, formation de la commission scolaire, présidée par le maire Benjamin Michaud. (PL, 232)

1858 : Installation du premier curé résident de Notre-Dame-du-Portage, l’abbé Esdras Rousseau. (EP, 103)

1858 : Contrat accordé aux associés Charles Bernier de Cap-Saint-Ignace et Philippe Fortin de la paroisse Saint-Thomas de Montmagny pour la construction de l’église, de la sacristie et du presbytère, pour le montant de 6 700 $, à payer comme suit : 800 $ pendant huit ans et 320 $ (sic) la dernière année. (EP, 100-101)

1859 : Le 21 juillet, bénédiction de la pierre angulaire de l’église. La construction de l’église au centre de la nouvelle paroisse sera terminée en 1863. On déménage dans le stationnement actuel une maison à peu près neuve pour servir de presbytère pendant la construction de l’église. (EP, 98) Ce bâtiment servira plus tard de salle publique. (PL, 232)

1860 : Mise en service du chemin de fer jusqu’à Rivière-du-Loup. Des familles anglophones de Québec, de Montréal et de l’Ontario commencent à affluer au Portage. (PL, 265)

1862 : Jean-Baptiste Caron succède à Benjamin Michaud comme maire. (AB, 26)

1864 : Louis Léveillé devient maire de la municipalité et Martial Michaud, secrétaire- trésorier, succédant à Benjamin Michaud, fils. (AB, 26)

1866 : Jean-Baptiste Caron entreprend son deuxième mandat comme maire et Marcel Caron devient secrétaire-trésorier. (AB, 26)

1868 : David Beaulieu accède à la mairie. (AB, 26)

1869 : Entre 1869 et 1877, on procède à la construction de quatre écoles, l’une près de l’église, une deuxième dans l’anse du Portage, une autre dans l’anse à la Friche et une quatrième au Chemin-du-Lac. Jusqu’à l’ouverture des écoles, l’enseignement est dispensé dans des maisons privées. (PL, 233)

1870 : Pierre Caron est élu maire. (AB, 26)

1871 : Le recensement de 1871 indique que la municipalité compte 850 personnes, réparties dans 166 ménages.

1872 : Louis Gagnon succède à Pierre Caron à la mairie. (AB, 26)

1873 : Le 30 septembre, l’archevêque de Québec, Mgr Elzéar-Alexandre Taschereau, émet une ordonnance épiscopale rappelant aux paroissiens de Notre-Dame-du-Portage que « Jusqu’à présent, les dîmes et offrandes ordinaires ont à peine suffi pour donner à votre Curé le strict nécessaire » ; que « depuis l’établissement de votre paroisse, la dîme a diminué d’année en année » ; que « Dorénavant, à dater de cet automne, le Curé percevra le Supplément de foin à la 26e botte et le Supplément de patates au 26e minot. Ce double supplément sera dû à Pâques, comme la dîme » ; que « le présent supplément étant dû par religion, par obéissance et par justice, quiconque refusera de le payer, se rendant coupable de péché, ne peut être admis aux sacrements de l’Église, même à l’article de la mort, à moins qu’il ne soit repentant de sa faute, et disposé à la réparer dès qu’il le pourra ». (EP, 118-119)

1874 : Ernest Ouellet est nommé secrétaire-trésorier de la municipalité. (AB, 26)

1875 : Le 27 avril, des paroissiens ayant refusé de se conformer à l’ordonnance de l’archevêque, le vicaire général, Mgr Cazeau, écrit au curé Constantin : « …ces 8 ou 9 paroissiens qui refusent de payer le supplément […] doivent être traités comme le serait tout autre paroissien qui serait connu publiquement comme refusant de payer la dîme légale. [..] Si quelqu’un d’entre eux venait à mourir subitement, sans avoir exprimé de regret de sa révolte, vous vous trouveriez dans la dure nécessité de lui refuser la sépulture ecclésiastique. Il est bon de les éclairer sur les résultats que pourrait avoir leur désobéissance. (EP, 120-121)

1875 : Ernest Labbé, aussi boucher de son état, ayant pris la relève de son père Arthur, exploite l’Hôtel Labbé, le premier véritable établissement hôtelier du Portage. Cet établissement devient quelques années plus tard l’Hôtel Beaurivage ; il existe toujours sous le nom d’Auberge sur Mer. En 1915, Luc April, chanteur et conteur, ami de Marius Barbeau, en fait l’acquisition ; il la confie en 1918 à son fils Ludger-Ovide qui l’administre pendant 47 ans. Jean, fils de Ludger-Ovide, l’exploite ensuite pendant de nombreuses années. (PL, 265)

1876 : Isaïe Michaud devient secrétaire-trésorier de la municipalité. (AB, 26)

1880 : Notre-Dame-du-Portage compte 98 familles et 170 enfants aux écoles. (EP, 122)

1881 : Pierre Caron devient maire pour la deuxième fois (AB, 26). La municipalité compte 734 habitants. Le recensement indique qu’aucun protestant n’y réside et que 50 familles anglaises y passent l’été comme touristes. (PL, 265)

1882 : Hubert Saint-Pierre remplace Pierre Caron à la mairie. (AB, 26)

1883 : David Hudon accède à la mairie. (AB, 26)

1885 : David Hudon est remplacé par Pierre Caron comme maire et devient secrétaire-trésorier de la municipalité. (AB, 26)

1887 : Hubert Saint-Pierre devient maire pour la seconde fois (AB, 26). En plus de l’Hôtel Labbé, le Portage compte maintenant deux autres établissements hôteliers : Mlle A. Michaud exploite l’Hôtel des Touristes et Georges Grondin, marchand général, accueille des visiteurs au cœur du village, là où on érigera plus tard l’Hôtel Boucher et où se trouve aujourd’hui le Domaine Porte-à-Joie. (PL, 266)

1889 : Pierre Caron entreprend un quatrième mandat comme maire (AB, 26).

1889 : Le 16 juin, Mgr Taschereau bénit le carillon de trois cloches dont est dotée l’église actuelle. Ces cloches furent fabriquées aux ateliers de la Maison Havard de Villedieu, en France, et importées par M. J.-A. Langlais de Québec. (EP, 124)

1892 : Louis Leclerc devient maire et G.-Arthur Grondin secrétaire-trésorier.

1892 : Installation dans la niche de la façade de l’église d’une sculpture en bois recouverte de plomb appelée la « Vierge blanche ». (EP, 126)

1894 : Auguste Robert, marchand de bois de Montréal, prend possession de sa nouvelle résidence d’été. La demeure de style néo-Queen Anne, construite sur un terrain acquis deux ans plus tôt de Napoléon Boulé de Rivière-du-Loup, est la plus élaborée du Portage, sur le plan décoratif. Elle est vendue en 1895 à madame Damase Bessette. En 1911, madame Joseph-Eugène Pelletier en fait l’acquisition (PL, 273). Pierre Boucher l’acquiert ensuite, avec l’aide de ses fils, il y annexe un édifice de trois étages, d’un style architectural beaucoup plus sobre et, en 1930, y ouvre le New Portage Inn. Il en confiera la gestion à son fils Robert qui en assurera la direction jusqu’en 1969. L’établissement existe toujours sous le nom d’Auberge du Portage.

1898 : Ferdinand Dickner est élu maire et Édouard Michaud est nommé secrétaire-trésorier. (AB, 26)

1901 : D’après le recensement, la population du Portage au 30 mars s’établit à 773 personnes, appartenant à 118 familles. La partie est, soit celle allant des limites de Rivière-du-Loup jusqu’au monument du Portageur compte 217 personnes ; on en dénombre 306 dans le secteur de Rivière-des-Caps (du Portageur jusqu’aux limites de St-André) et 254 au Chemin-du-Lac.

1907 : François Dionne devient maire (AB, 26).

1907 : Le 27 octobre, installation dans l’église de l’actuel chemin de croix, des peintures réalisées par Louis-Joseph St-Hilaire. (EP, 129)

1909 : Fernand Dickner est élu maire et Wilfrid Léveillé devient secrétaire-trésorier (AB, 26).

1916 : Jules Bernier est le nouveau maire (AB, 26).

1916 : Construction de l’Hôtel de la Plage par Stanislas Boucher. Après avoir étudié les beaux-arts à Paris et ne pouvant vivre de son art et encouragé par son père Pascal, il construit un hôtel qui demeure propriété de la famille Boucher jusqu’en 2006. Pendant l’hiver, Stanislas retrouve ses pinceaux. Homme aux multiples talents, il s’adonne aussi à la construction de bateaux et propose des croisières aux îles pendant l’été. (PL, 281)

1918 : Séjour à Notre-Dame-du-Portage de Marius Barbeau, célèbre anthropologue, ethnologue et folkloriste québécois. Il y recueille un grand nombre de chansons populaires, dont pas moins de 23 sont publiées dans ses livres Le Rossignol y chante, En roulant ma boule et Le roi boit. On y retrouve notamment des chansons recueillies auprès de Luc April, Alcide Léveillé, Joseph Fournier, Éveline Boucher (épouse de Luc April), Henriette Nadeau, Marguerite d’Arcourt et Napoléon Jean. Il recueille également des anecdotes populaires, dont plusieurs mettent en scène le Rocher Malin, auprès de Luc April et son épouse Éveline Boucher (tous deux alors âgés de 58 ans), Alcide Léveillé (73 ans), Henriette Nadeau née Duperré (98 ans) et Salomon Nadeau (87 ans) ; ces anecdotes sont publiées dans The Journal of American Folklore, vol. 33, July-September 1920, no. 129. (AO, 7)

1921 : Alphée Michaud occupe la fonction de maire (AB, 26). On recense 415 personnes au Portage. (PL, 289)

1921 : Le premier appareil téléphonique du Portage est installé chez Georges Larouche, du Chemin-du-Lac. (AB, 69)

19241925 : La route du Fleuve prend sa forme à peu près définitive. (AB, 19)

1928 : Louis-Étienne Pelletier est nommé secrétaire-trésorier (AB, 26). On installe l’électricité dans le village. Au Chemin-du-Lac, il faudra attendre les années 1940 pour l’électrification rurale. (AB, 69)

1929 : Les premières radios font leur apparition, en 1929 ou 1930, peu après l’installation de l’électricité (AB, 69)

1931 : Le recensement établit la population de la municipalité à 579 personnes, une diminution de 25 % en trente ans.

1931 : Pavage en asphalte d’une partie de la route du Fleuve. (AB, 19). La construction de la première route le long du Fleuve remonte au Régime Français. « Un chemin royal de vingt-quatre pieds de largeur, avec fossés latéraux, y est construit, dès le début de l’été 1746 ». (LS, p. 21)

1931 : Installation, à la limite est du village, d’une scierie, combinée à un atelier de planage et de menuiserie. Elle appartient à Jules Léveillé. Elle est incendiée en 1942. (AB, 49)

1932 : Bénédiction d’une croix de chemin au Chemin-du-Lac. (PL, 299)

1932 : La succursale de la Banque Provinciale du Canada située dans le magasin d’Arthur Anctil change d’emplacement ; elle est désormais située dans le magasin de Wilfrid D’Amours. Cette succursale sera en opération jusqu’en 1969. (AB, 69)

1933 : Louis Proteau accède à la mairie. (AB, 26)

1935 : Fondation du Cercle des fermières. (BB3, 10)

1938 : Installation d’une succursale de la Caisse populaire Desjardins. (BB2, 73)

1938 : La municipalité compte 65 cultivateurs propriétaires de ferme, dont 15 ne sont pas domiciliés, 56 propriétaires de maison, dont 33 sont non-résidents, un forgeron, un barbier, un boucher, un capitaine et un officier de navigation, 8 chauffeurs de taxi (cinq de ces taxis appartiennent à des hôteliers, deux à des cultivateurs et l’autre au forgeron), 4 institutrices, 60 à 70 femmes et jeunes filles en service domestique, une scierie combinée à un atelier de planage et de menuiserie, une gare, deux bureaux de poste, deux érablières, une douzaine d’apiculteurs, deux magasins généraux, un restaurant, sept grands hôtels, 2 pensions et 35 à 40 maisons particulières louées à des étrangers. (BB2, 63 et 68-74)1939 : Jean-Baptiste Dionne est élu maire. (AB, 26)

1940 : Alphée Michaud devient maire de nouveau. (AB, 26)

1941 : Joseph Leclerc entre à la mairie. (AB, 26)

1942 : Publication du livre de l’Abbé Edmond Pelletier, Album historique et paroissial de Notre-Dame-du-Portage, 1723 à 1940.

1945 : Louis-Étienne St-Pierre est élu maire et Roland Boucher devient le nouveau secrétaire-trésorier. (AB, 26)

1949 : Louis-Proteau III prend charge de la fonction de maire. (AB, 26)

1953 : Antonio Larouche entreprend un bref mandat comme maire. (AB, 26)

1954 : Elzéar Bernier est élu maire. (AB, 26)

 

 

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