L’époque de la Nouvelle-France de 1604 à 1759

1604 : Champlain connaît l’existence du sentier de portage qui va de l’Acadie au fleuve Saint-Laurent. Il a laissé un témoignage du passage de trois Récollets à l’avoir parcouru. Le sentier figure sur la carte de Samuel de Champlain en 1612. Le point de départ et d’arrivée de ce « sentier des canotiers », sur les rives du Saint-Laurent, se trouve sur le territoire actuel de Notre-Dame-du-Portage. Cette antique voie de communication, où alternent les chemins d’eau (fleuve, rivières et lacs) et les chemins de terre permettant de portager les embarcations entre les cours d’eau, relie le grand fleuve à la Baie de Fundy. Pendant plusieurs siècles avant l’arrivée des Français, il est fréquenté par les Amérindiens (Malécites, Micmacs, Abénaquis et Montagnais). (PL, 98)

1673 : Le 15 novembre, la Compagnie des Indes occidentales octroie la seigneurie de Terrebois, nommée aussi Verbois, à François Dionis, un bourgeois de Paris qui ne met jamais les pieds en Amérique. L’actuelle municipalité de Notre-Dame-du-Portage se situe sur une partie de cette seigneurie, d’une largeur de trois lieues (environ 12 km) de front sur le fleuve et de trois lieues de profondeur, (JO, 24)

1686 : Le 7 mai, Mgr de Saint-Vallier, âgé de 33 ans, emprunte, selon toute vraisemblance, le sentier des canotiers, au cœur de Notre-Dame-du-Portage actuel, alors qu’il entreprend une « petite expédition évangélique en Acadie », une tournée de 1 700 milles (2 735 km). (PL, 46)

1689 : Le 5 avril, Charles Aubert de la Chesnaye se porte acquéreur de la seigneurie de Verbois. Marchand, trafiquant de fourrures et financier, le nouveau seigneur est le principal homme d’affaires de la Nouvelle-France au XVIIe siècle.

1703 : Première pêche aux marsouins (bélugas) concédée à la rivière des Caps. Le premier peuplement de Notre-Dame-du-Portage est intimement lié à ce type de pêche. En effet, les artisans appelés à travailler à cette pêche prennent conscience du potentiel de ce territoire ; avec leurs proches et de nouvelles familles, ils coloniseront les terres de la petite anse sise immédiatement à l’est du dernier cap (bien que non officialisée, on y réfère par l’appellation « anse à la Friche » dans la suite de cette chronologie ; cette anse est située à l’extrémité sud-ouest de Notre-Dame-du-Portage).

1703 : L’inventaire de la seigneurie de Rivière-du-Loup effectué par Florent de la Cetière atteste de la présence de Pierre Boucher à la Rivière-des-Caps. Ce lieu-dit était alors compris dans la seigneurie de Verbois ; la partie est de ce lieu-dit se trouve aujourd’hui dans la municipalité de Notre-Dame-du-Portage et la partie ouest dans celle de Saint-André-de-Kamouraska. Pierre Boucher se portera acquéreur de la terre où baigne la rivière des Caps dix-neuf ans plus tard. (PL, 68-69)

1705 : Le 14 mars, Guillaume Paradis et Pierre Hudon dit Beaulieu, habitants de Kamouraska, obtiennent une concession de 12 arpents (0,7 km) de front sur le fleuve Saint-Laurent et de 42 arpents (2,5 km) de profondeur dans les terres, commençant vis-à-vis de l’islet à la Friche du côté nord-est en direction de la rivière des Caps. Cette concession inclut la jouissance des droits de pêche et de chasse (Greffe Chambalon, Archives judiciaires de Québec, Palais de Justice de Québec) (BB1, 77). Elle se trouve en partie dans le territoire actuel de Notre-Dame-du-Portage. Notons que la dénomination « islet à la Friche » n’a pas été officialisée par la Commission de toponymie du Québec ; dans les textes, certains parlent de l’islet à Fliche, l’islet à Friche, l’islet à Flèche et l’islet à la Friche.

1709 : À la suite d’une décision rendue par la Prévôté de Québec le 29 octobre, Joseph Blondeau dit Lafranchise succède à Aubert de la Chesnaye, décédé le 20 décembre 1702, comme seigneur de Verbois, de Rivière-du-Loup, du Parc (Cacouna), de Témiscouata et de Madawaska. Blondeau a épousé en troisième noce Agnès Giguère, elle-même veuve de Charles Le Marquis dont elle a eu un fils nommé Charles-François. C’est lui qui obtiendra les terres donnant sur l’islet à la Friche et qui deviendra l’un des premiers colons du Portage. (PL, 55)

1714 : Le 3 juin, le seigneur Joseph Blondeau concède à Jacques Guerré (ou Guéret) dit Dumont une terre et habitation de six arpents (350 m) de front par quarante arpents (2,5 km) de profondeur à l’anse des Trois Ruisseaux (BB1, 87). L’endroit porte maintenant le nom de « baie de l’Amitié », située au nord-est de l’anse du Portage, nom officialisé le 7 avril 1983 par la Commission de toponymie du Québec. Ainsi, les deux terres qui fixent aujourd’hui les limites de la municipalité, d’est en ouest, furent les premières convoitées et habitées, en raison de leur potentiel agricole et de leur proximité du fleuve. (PL, 57)

1716 : Le sieur Peire de Québec exploite une pêche aux marsouins (bélugas) à Rivière-des-Caps ; cinq ans plus tard, c’est le sieur d’Artigny qui la tient. (LS, 29)

1722 : Pierre Boucher, âgé de 58 ans, et deux de ses fils, Michel et Pierre, sont installés à Rivière-des-Caps, lieu-dit voisin de municipalité actuelle de Notre-Dame-du-Portage. Marie-Anne Michaud, que Pierre a épousée à Rivière-Ouelle le 19 juillet 1695, et leurs cinq filles viennent le rejoindre peu après. Pierre Boucher n’a jamais résidé à l’intérieur du territoire actuel du Portage, puisqu’il habitait à l’extrémité est de l’actuelle municipalité de Saint-André. Néanmoins, il a joué un rôle important avec sa famille dans le développement de Rivière-des-Caps, qui fait partie intégrante de l’histoire de Notre-Dame-du-Portage. Il n’est toutefois pas l’ancêtre des familles Boucher résidant maintenant au Portage. (LS, 33-37)

1723 : Le 13 février, le seigneur Blondeau déclare devant l’Intendant Bégon que Jean Dionne dit Sansoucy vient de commencer à travailler sa terre de six arpents sur quarante (JO, 5). Cette terre se trouve entre les propriétés actuelles sises entre le 836 et le 898 de la route du Fleuve (AB, 13). Le seigneur ajoute qu’au-dessus se trouve Charles-François Le Marquis et qu’encore au-dessus se trouve Pierre Boucher, qui viennent eux aussi de commencer à défricher leur terre (JO, 5)

1723 : Charles-François Le Marquis obtient officiellement concession de sa terre le 30 septembre. Cette terre mesure huit arpents de front (un peu moins d’un demi km) par trois lieues (environ 12 km) ; on l’a par la suite appelée le « Fief Marquis » (LS, 40). La terre de deux arpents appartenant jusqu’en 2014 à la succession d’Alphonse Beaulieu (1100 de la Montagne) et celle de six arpents d’Albert Beaulieu (1120 de la Montagne) occupent les huit arpents de front de la terre originale de Charles-François Le Marquis, sans en avoir la même profondeur. (AB, 13)

1724 : Le 20 janvier, Charles-François Le Marquis, âgé de 25 ans, épouse Marie-Anne Boucher, fille de Pierre, son voisin. (PL, 81)

1728 : Une pêche au marsouin installée par Charles-Paul Denys De St-Simon se trouve dans l’anse du Portage. (PL, 75)

1735 : Joseph-Simon Gueret dit Dumont obtient une concession de onze arpents et six perches (0,7 km) de front par quarante-deux arpents (2,5 km) de profondeur à Rivière-des-Caps. Cette terre se trouve voisine, à l’est, de celle de Charles-François Le Marquis (AB, 13)

1746 : Quelques années avant la conquête de la Nouvelle-France par l’Angleterre, les Français commencent à se rendre compte de la nécessité d’établir une voie permanente de communication entre la Nouvelle-France et l’Acadie. Pour être permanent, ce lien ne peut être que terrestre puisque les cours d’eau gèlent en hiver. L’ordre est donné de construire un chemin de 3 pieds de largeur pour les relier ; ce chemin, empruntant en grande partie de parcours de la section terrestre de l’ancien sentier de canotiers, sera connu comme le « chemin du Portage ». La même année, commence la construction de la première route le long du fleuve.

1754 : Agnès Giguère, veuve du seigneur Blondeau et mère de Charles-François Le Marquis, se départit de la seigneurie de Verbois en le vendant à Pierre Claverie, garde des magasins du Roi, associé de l’Intendant Bigot dans une entreprise d’escroquerie et propriétaire officiel du magasin « La Friponne ». Au moment de la vente, on compte quinze tenanciers à Rivière-des-Caps ; les membres du clan Dumont-Marquis-Boucher, tous reliés les uns aux autres par lien familial direct ou par alliance, se partagent une bonne partie de ces terres. À l’autre extrémité, les terres sises en bordure de l’anse du Portage ne sont pas encore complètement occupées. (PL, 85 et 87)

1756 : Fin de la mission établie à Rivière-des-Caps, avec la mort du père Quoad ou Cohade, décédé et inhumé à Kamouraska au printemps (PL, 46). On ne connaît pas la date du début de cette mission. La chapelle aurait été située entre le fleuve et la route 132, sur la terre sise au 980, route de la Montagne. (LS, 26)

1758 : Michel Morin se porte acquéreur d’une terre de quatre arpents par quarante-deux (230 m par 2,5 km) dans l’anse du Portage. Il donnera son nom au lac Morin, situé sur le territoire de Saint-Alexandre-de-Kamouraska. (AB, 13)

1759 : Les Anglais incendient la Côte-du-Sud de Kamouraska jusqu’à Québec. Il semble que les territoires de Rivière-du-Loup et de Rivière-des-Caps aient été épargnés. (PL, 103)

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